Coup de barre

3 Septembre 2015. Dans un petit village de l’Allier, un vieil homme se pend . Le notaire prétend que de son vivant, le de cujus a légué ses biens à Me L., un avocat parisien. Intrigué, l’huissier de justice écrit au Procureur de la République.

Quelques mois plus tard, il est établi que le vieil homme n’a jamais écrit aucun testament. Encore moins au profit d’un avocat parisien. Est-ce la première fois ?

L’Etude du Notaire est perquisitionnée. L’officier ministériel, qui n’en mène pas large comprend très vite que c’est fini. Me C. révèle que depuis une quinzaine d’années, avec ses complices, il a détourné plus de 5 millions d’euros à des familles éplorées.

L’escroquerie, plutôt simple, commençait dès l’EHPAD : une bénévole avenante repérait la victime et sympathisait avec elle pour obtenir des informations sur sa situation de famille et son patrimoine. Avait-elle un conjoint, des enfants ? Un appartement, une villa, de l’argent sur son compte bancaire ?

Si la victime « matchait », un faux testament était établi pour qu’au décès, les biens soient partagés entre l’avocat, deux notaires, une maîtresse, un directeur d’Ehpad, une veuve bénévole, un généalogiste, ainsi qu’un gérant de pompes funèbres.

L’affaire s’est montrée lucrative : des voitures de luxe, un appartement dans le Var et plus de 4 millions d’euros furent détournés entre 1999 et 2015.